Cette nouvelle discipline est à la mer ce que le ski de fond est à la montagne. Mise au point en 2005 par Thomas Wallyn, l’entraîneur d’un club d’aviron de Dunkerque, le longe-côte se pratique immergé dans l’eau, avec ou sans pagaie. C’est parti pour trois kilomètres d’effort et de plaisir.
Par Aurélie Thépaut
Le rendez-vous a lieu au centre nautique de Perros-Guirec (Côtes-d’Armor), sur la grande plage de Trestraou. Le ciel est bleu, la mer brille : les conditions sont idéales. Philippe Biarnès, maître-nageur qualifié ayant suivi une formation longe-côte, nous explique le fonctionnement de l’activité avant de nous distribuer des combinaisons et des chaussons. Nous ressortons des vestiaires affublés comme des grenouilles, prêts à affronter les eaux glacées. Le petit vent de nord-est réveille la mer assoupie depuis plusieurs jours : un clapot s’est formé à la surface de l’eau. Rien à voir avec les vagues de deux mètres qu’ont dû affronter l’hiver dernier Jean-Jacques et Marie-Paule, un couple habitué qui pratique l’activité deux fois par semaine pendant toute l’année et dans toutes les conditions. La température de l’eau, 16°C, n’a rien de comparable non plus aux petits 7°C de l’hiver dernier. La combinaison nous isole immédiatement du froid.
Entre creux et vagues
Le groupe, composé de 25 personnes, s’élance d’un pas ferme vers le bord de mer. Les genres et les tranches d’âges sont tous représentés : homme et femme, de l’ado au retraité. Certains sont venus en couple, d’autres en famille, d’autres encore seuls ou entre copines. La plupart novices, aux côtés de la demi-douzaine d’habitués. « Nous ne faisons pas d’échauffement sur la plage car sinon, la température sous la combinaison monte à 50°C », prévient Philippe, avant de nous inviter à rejoindre la petite troupe des habitués qui a déjà de l’eau jusqu’à la taille. Le principe est simple : il s’agit de progresser le long de la rive en restant immergé dans l’eau. La première longueur, sur un kilomètre et demi, se fait en marchant. Chacun est libre d’avancer avec ses propres gestes. Il vaut mieux privilégier des mouvements lents et s’aider de ses bras en guise de pagaies. Le bon filon est d’avancer dans le sillage d’un autre randonneur – de préférence un habitué ! – ce qui rend la progression plus facile. Pour ma part, j’ai l’impression de danser dans l’eau. Les vagues rendent l’exercice ludique – il s’agit de sauter en se laissant porter par la vague pour éviter d’être trempé – et me rappellent aux souvenirs d’enfance. Quand il fait trop chaud sous la combi, hop, un petit plongeon rafraîchit immédiatement l’ensemble du corps.
Le nez au ciel
Au retour, le rythme devient plus saccadé. Philippe nous impose des accélérations de 30 secondes entrecoupées de pauses relâchement. Nous marchons aussi en arrière, les bras flottants devant nous. Au bout des trois kilomètres, je ne ressens pas de courbatures mais un léger mal de dos. Et j’ai une faim de loup ! Nous terminons la séance par quelques exercices d’aquagym en surplace. Les avions de la patrouille de France, qui doivent faire une démonstration dans le week-end, nous coupent en plein effort : il s’agit de shooter la surface de l’eau avec les deux pieds (autant dire une mission quasi impossible). Un bon prétexte pour s’arrêter et lever le nez au ciel !
INTERVIEW
Arnaud Bourdon
A qui s’adresse le longe-côte ?
A tout le monde, des jeunes aux personnes âgées. Il faut juste avoir des appuis suffisamment solides.
Faut-il avoir des prédispositions particulières ?
Non. Il n’est même pas requis de savoir nager.
L’activité présente-t-elle des difficultés particulières ?
Il s’agit d’être en confiance car le pratiquant a de l’eau jusqu’à la taille, parfois jusqu’à la poitrine. A Siouville, nous sommes soumis à la marée et aux conditions climatiques qui génèrent des vagues, de la houle et compliquent l’évolution dans l’eau. Cela rend chaque séance différente. En hiver, il faut appréhender le froid. La perte calorique entraine une dépense énergétique d’autant plus importante.
Où et quand peut-on la pratiquer ?
Toute l’année, en bord de mer. A Siouville, l’hiver, la température de l’eau descend à 7 degrés. Il faut être équipé d’une bonne combinaison.
Quelles sont les conditions idéales de pratique ?
Le soleil, une mer calme et un coefficient faible : ce sont les conditions optimales qui permettent de mettre en place les exercices basiques. Les vagues rendent le milieu plus vivant mais elles cassent l’allure de la marche.
Quel type d’exercices pratiquez-vous ?
La séance commence par des échauffements sur la plage. Ensuite, ce sont essentiellement des déplacements – nous parcourons entre 1,5 et 2,5 kilomètres par séance selon les conditions climatiques.
Quelles sont les parties du corps sollicitées ?
Musculairement, tout le corps est sollicité, en particulier les cuisses, les mollets, les bras mais aussi le tronc. Mais il est rare d’avoir des courbatures à la fin d’une séance car la pratique en milieu aqueux permet un travail en impesanteur.
Quels sont les avantages de cette pratique ?
Les pratiquants ont une sensation de bien-être, en particulier quand il fait beau car le cadre naturel est très agréable. Le longe-côte est bon pour la santé, en particulier dans l’eau froide car cela stimule la circulation sanguine. Sans oublier l’effet minéralisant et tonique de la mer. Enfin, c’est efficace pour perdre du poids car la dépense énergétique est importante.
Quel est le matériel indispensable à la pratique de ce sport ?
Par mer froide, une combinaison en Néoprène de 3 à 5 millimètres, avec éventuellement un lycra ; des chaussons ; des gants ; une cagoule. En été, un shorty ou même un simple maillot de bain fait l’affaire, avec des tennis aux pieds. Et aux mains, des gants palmés, des plaquettes ou une pagaie selon le niveau d’expérimentation.
A quelle fréquence est-il recommandé de le pratiquer ?
Quand l’eau est froide, une fois par semaine suffit car cela demande un vrai effort psychologique, même si chacun finit par s’habituer au froid.
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Mots clefs: Arnaud Bourdon bien-être longe-côte; sport;forme plage de Trestraou Siouville stimule la circulation sanguine Thomas WALLYN

2 Commentaires
Bonjour,
Ce site est très agréable, très frais et facile de navigation. J’habite à sète en bord de méditerrannée et je vais me renseigner s’il existe ici aussi un groupe de longe-côte, activité que j’ai découvert sur votre site. Je me suis abonnée à la newsletter, merci!
Bonne continuation,
Marie Laurence Blésès
Bonjour Marie-Laurence, nous sommes ravis d’avoir une nouvelle abonnée ! Bonne séance de longe-côte, très vivifiante à cette période !
L’équipe Focus Bien-être